Au revoir St Petersbourg : à bientôt !

До свидания  до скорово Санкт Петербург !

 Je me réveille avec le cœur gros de quitter St Pet, Marina et Alexis. Je reste un long moment à discuter avec Marina. Nous parlons de son travail, de la fac… Avant elle travaillait dans une patinoire et enseignait les figures imposées. Sa spécialité a disparu avec Grobatchev dit-elle, le gouvernement n’a plus d’argent pour le sport. Ses collègues sont partis enseigner à l’étranger, mais elle est restée pour s’occuper de sa maman. Elle a du se reconvertir et à son âge ce n’est pas évident. Elle travaille 2 ou 3 jours par semaine dans un centre de transfusion sanguine. Un drôle de destin professionnel dit-elle à cause de la politique.

 Pour la fac s’est devenu payant et assez cher selon les instituts, mais le problème c’est qu’il n’y a aucun tarif vraiment officiel, ça dépend, mais de quoi, on ne sait pas vraiment. Elle s’attend à une année très difficile puisqu’Alexis est en classe de terminale. Elle ne sait pas si elle pourra payer. Elle préférait du temps des communistes, au moins l’enseignement était gratuit dit-elle.

 Je profite que les enfants dorment pour partir à la recherche d’un magasin que m’a indiqué Marina pour acheter les jolies petites cuillères à café en argent de style kremlin. J’ai envie d’en ramener pour ma collection.  En fait je ne trouve que des cuillères très classiques, et nous les trouverons plus tard dans un magasin pour touristes près de la maison. Pas la peine d’aller aussi loin. Nous avons également acheté dans un magasin d’usine des tasses à thé avec les motifs traditionnels " le coq rouge " ou " les deux coqs " comme celle d’Alexis.

 Ca nous rappellera chez eux quand nous boirons le thé à la maison. Christian est gâté par Marina, il a toujours droit à la plus grande tasse, le privilège des hommes semble-t-il ce qui a pour don d’exaspérer Laura, elle est choquée aussi car Marina ne s’adresse jamais aux enfants ou alors à Maxime uniquement. C’est comme autrefois en France où les enfants étaient très peu considérés. Nous partons dire au revoir à St Pet et revoir tous les quartiers et monuments qui nous ont enchantés. Nous partons tout d’abord à pied car nous voulons une dernière fois faire la Nevsky en entier sur toute la longueur.

Nous flânons, Sonia ne se lasse pas de cette belle avenue, de ses bâtiments bourgeois et de l’animation qu'il y règne. Nous nous arrêtons visiter l’intérieur de la cathédrale de Kazan car nous n’avons jamais pris le temps de le faire.

Puis nous retournons admirer St Sauveur. C’est beau, vraiment beau, de tous les côtés, tous les bulbes sont différents et s’harmonisent à merveille, pourtantle ciel est gris comme le premier jour, mais les coupoles dorées brillent quand même.

Nous retournons bien entendu sur la place du palais d’hiver, nous disons au revoir aux immenses atlantes puis pénétrons une dernière fois dans la cour intérieure du palais.

Quelle queue pour visiter le musée, nous avons eu de la chance de le voir dans de si bonnes conditions.

Nous restons un long moment sur un banc au bord de la fontaine à rêver au son d’une douce musique classique.

 

 Nous mangeons au restaurant géorgien comme le premier jour près du pont Panteleïmon. Nous longeons pour y aller l’un des quartiers que je préfère, du palais d’hiver au jardin d’été, en longeant la Moïka. Nous mangeons de bons chachliki (brochettes) et de la table nous apercevons par la fenêtre St Sauveur. Superbe…Nous rêvons encore...

Nous nous promenons ensuite au hasard dans le quartier et rentrons dans une galerie de peinture située dans une église. Agencement curieux de tableaux, pèle mêle, d’objets anciens, de bibelots et d’artisanat pour touristes, peintures et fresques sur les murs et au plafond et au fond une grande grille donnant sur un musée. Plus loin un bar donne un concert de jazz pour son inauguration semble-t-il. Ambiance curieuse dans la rue.

 Puis nous reprenons le métro, il plait tellement à Sonia ! Les stations sont richement décorées mais nous n'avons pas le droit de prendre des photos et nous nous faisons souvent engueuler par les vieilles babouchkas qui veillent en bas des escalators. L'ambiance y est surprenante.  Nous prenons le temps d'observer les tenues, les comportements, les amoureux qui se rapprochent intimement et prennent le temps pendant l'interminable descente.

Nous partons sur l’île Vassilievski pour profiter encore et revoir les bords de la Néva, et la vue si belle des quais. Nous admirons une dernière fois St Isaac plus belle de loin que de près, et l’Amirauté et le palais d’hiver tout au loin. Nous marchons longuement le long des quais et débouchons sur le pont du palais. Nous restons encore une fois à embrasser la vue.

Nous prenons le trolley près du palais d’hiver comme le premier jour avec Alexis. Ca y est cette fois ci nous rentrons à la maison de Marina et c’est à regret. C’est fini.

 J’aimerais faire un film dans les rues de St Petersbourg et bien entendu dans l’Ermitage. Je sens ce que je voudrais porter à l’écran. C’est curieux que cette ville si belle au charme fou ne soit pas plus souvent filmée.

Il me faut trouver une idée de scénario. Il y aurait une histoire de tableau volé pour filmer le musée et les très belles salles du palais d'hiver, et des courses poursuites en bateau sur les canaux et la Néva. Scènes maintes fois vues à Venise ou Amsterdam, mais jamais ici. Il y aurait bien sûr de très belles filles russes, des ballets et la mafia,  des gags amusants. Une comédie. Il y aurait des actions à Nice et à Paris et des vues dans St Sauveur et les églises de Nice et de la rue Daru…

A la maison nous prenons un bon thé et invitons Alexis, nous mangeons du saucisson et du fromage en vue du voyage en train sur Moscou.

Vers 10 heures nous partons à pied à la gare. Nous ne prenons pars l’ascenseur sur les conseils d’Alexis, on ne sait jamais il pourrait tomber en panne maintenant ! L’appart de Marina est vraiment bien placé, très central, près de la gare de Moscou mais heureusement qu’il ne tombe pas la pluie de la veille, nous aurions quand même eu le temps d’être trempés et les valises aussi…Marina et Alexis nous accompagnent.

C’est sympa de leur part car il est un peu tard, heu… pas tant que ça car c’est l’heure à laquelle ils sortent faire les courses. Ça nous fait tout drôle de les quitter, nous n’avons pas créé pendant ces quelques jours de véritables relations d’amitié, mais il s’est passé quelque chose tout de même. Nous invitons Alexis à venir nous voir en France puisqu’il étudie et parle très bien le français, il ne dit pas non mais pour le moment avec l’inscription en fac l’année prochaine il a d’autres préoccupations.

 Nous nous installons dans le train russe, tous les cinq dans un compartiment pour quatre seulement. Nous devons payer les draps en supplément. Les tarifs ici ne sont jamais tout compris. Des russes prennent de l’eau bouillante dans une bouilloire à l’avant du wagon et se servent le thé dans des "Podstakaniki" sous verre en argent comme il y a 20 ans ! La table est recouverte d’une nappe et d’un bouquet de fleurs et de petits rideaux en dentelle pendent aux fenêtres. Le train est coquettement décoré. Ça n’a pas changé.

 Nous dormons mal, que d’un œil. Laura dort par terre sur des couvertures !  Le matin je me réveille aux aurores mais en pleine forme, excitée et super heureuse car par la fenêtre j’aperçois la forêt russe, les bouleaux, les villages de datchas, les lacs, les églises russes et leurs bulbes, les petits sentiers qui serpentent au milieu de l’herbe très verte entre les datchas et la voie ferrée.

  Quelle est belle la Russie avec son immense plaine qui s'étend de St Pet à Moscou ! Je ne me lasse pas de regarder ces paysages par la fenêtre du train, ils m'évoquent tellement de souvenirs et l'air de plaine ma plaine me trotte dans la tête...

Je repense à ce tableau qui m'a terriblement marqué à la gallerie Tretiakov, la campagne russe  de Polienov. Ce paysage me rappelle vraiment les escapades en dehors de Moscou à la datcha des amis russes qui  avaient la chance d'en avoir une, il y a 20 ans (celle fournie par le parti pour bons et loyaux services). Plus nous nous rapprochons de Moscou et plus le paysage change, d’immenses bandeaux d’immeubles rectilignes semblent surgir de nulle part en plein milieu de la forêt russe, puis à nouveau des datchas et des églises, puis des grandes routes, des périphériques et la banlieue. Nous nous rapprochons de la capitale alors que nous étions en pleine forêt. Surprenant.

 Nous arrivons à Moscou en gare de Leningrad (le nom n’a pas changé) à l’heure à 7 heures, c'est la copie conforme mais en jaune clair de la gare de Moscou à St Pétersbourg !

Kalinka des choeurs de l'Armée Rouge pour fêter notre arrivée à Moscou !