Visite de l'Ermitage, du palais d'hiver
Эрмитаж, зимней дворец
Ce matin, réveil de bonne heure pour aller visiter l’Ermitage. Il fait un super ciel bleu, sans nuages, digne d’un ciel de provence jour de mistral, c’est dire ! Marina nous dit que nous avons une chance incroyable avec le temps, ici c’est exceptionnel un si beau temps et chaud sans pluie pendant plusieurs jours. Je lui réponds que c’est nous qui l’avons amené du sud de la France. J’arrive à parler de mieux en mieux, et nous arrivons à avoir un véritable échange avec Marina, c’est mieux qu’un simple B&B.
Nous attendions la pluie pour visiter l’Ermitage, mais comme elle ne vient toujours pas nous ne modifions pas notre programme, nous sommes tous tellement impatients d’aller le visiter. Surtout Laura et Maxime aussi, à chaque fois que l’on passe devant, ils se prennent à rêver des salles des tsars. Sonia elle a envie de voir les prestigieuses collections de tableaux.
Quand nous pénétrons dans la cour du palais d’hiver par la grande porte de la place du palais nous sommes tout de suite saisis par la magie du lieu. Le grand porche, les grilles avec les aigles, la cour, les arbres, les fontaines, la vue sur la place et la colonne en nous retournant, tout est si beau. Et chance, il est tôt et il n’y a personne dans la cour, pas de queue aux caisses.
Par contre les caissières sont toujours aussi aimables, grognons, nous parlant sur un ton agressif et ne décrochant pas un seul sourire ! Je retrouve les mêmes comportements qu’il y a 20 ans, le capitalisme et le profit ne les ont pas rendu plus aimables, en tout cas pas dans les lieux publics, peut être que dans les entreprises privées l’accueil est différent. Ils ont encore des progrès à faire en matière d’accueil des touristes.
Les toilettes au sous-sol de l’Hermitage sont à visiter aussi, un musée d’une certaine façon. Ils sont incroyablement vieux, avec des cloisons minuscules et des portes très basses. Ils sont horriblement sales et puent. Ils ne sont pas dignes d’un musée aussi renommé. Je raconte aux enfants qu’il y a 20 ans, des toilettes dans le style avec des cloisons très basses existaient mais qu’il n’y avait même pas de porte à l’époque. Ils ont du mal à imaginer… Nous devons laisser les sacs et autres affaires à la « garderobe » et enfin pénétrons dans ce sanctuaire.
Tout est superbe, les galeries, les plafonds, les escaliers, les parquets, la vue par les fenêtres tantôt sur la Néva, tantôt sur la place du palais. Nous passons et repassons plusieurs fois dans les salons que nous aimons, certains très chargés, d’autres très finement décorés à l’allure orientale.
Nous nous croyons au temps des tsars, parfois nous nousmettons à rêver, nous nous imaginons en robe de princesse dans la salle de bal avec Laura. Nous nous rappelons des scenes de cinema, Laura pense à Anastasia et moi au film tourné en un seul plan séquence l’Arche russe, quel exploit aussi ce film…Il y a tellement de choses à voir partout que l’on en oublie presque les tableaux. Le musée est tellement immense que nous ne pourrons pas tout voir, il faut faire un choix. Nous nous décidons pour les impressionnistes au deuxième étage.
Voici la valse n°2 de Dimitri Chostakovitch
Je confie le plan à Maxime pour qu’il nous guide, moi je suis complètement perdue malgré mon bon sens de l’orientation. Maxime remplit sa mission à merveille et nous conduit à la très belle collection d’impressionnistes après avoir traversé un dédale de salles et collections . Sonia estime que nous passons trop vite dans certaines salles où il y a des merveilles mais nous ne pouvons pas tout voir.
Christian qui avait payé un petit supplément pour prendre des photos ne regrette pas, certains Picasso, Gauguin, Cézanne, Matisse, et statuettes de Mayol valent vraiment le coup. Puis nous redescendons au premier étage voir les immenses fresques historiques et religieuses des Italiens et Espagnols, puis quelques Flamands. Nous avons l’impression de faire une promenade dans ce musée, rien à voir avec les autres musées de peinture plus traditionnel au niveau de la présentation.
Oui c’est bien un musée russe, un des plus beaux musées du monde ! Nous commençons à fatiguer, ça fait plus de 3 h 30 que nous déambulons mais nous n’avons toujours pas envie de partir. Je trouve Maxime épatant car il est quand même encore bien jeune pour apprécier… Nous retournons encore - toujours guidé par Maxime pour qui l’Ermitage n’a plus de secrets - voir quelques salons et encore quelques impressionnistes perdus au premier étage. Nous cherchons la sortie mais comme nous sommes encore très loin, nous profitons encore de quelques salles très agréables et de mes préférées la galerie Raphaël et le Pavillon avec l’horloge du paon.
C’est époustouflant, le choix des marbres, les mosaïques, les balcons, les fontaines, nous ne savons plus où donner de la tête. Nous sommes tous emballés par cette visite, Laura dit que c’est le plus beau bâtiment de toute la Russie, qu’elle l’adore ! La vue d'en haut par les fenêtres sur la colonne Alexandre et la place du palais est superbe. Nous rêvons encore à tous les événements et rassemblement qu'elle a pu connaître dans le passé...
Après quatre heures nous sortons enfin du côté de la Néva et nous ne savons quelle façade nous préférons. Celle du côté de la place du palais ou celle-ci ? Impossible de nous prononcer, les deux sont majestueuses et particulièrement réussies !
Nous nous installons à l’ombre dans le jardin à côté de la fontaine près du palais. Nous mangeons des pirojki et glace sur un banc. La vendeuse me félicite pour mon excellent russe et ça me fait plaisir. Nous restons une bonne heure à nous détendre et à observer les russes qui viennent se rafraîchir à la fontaine et se reposer sur les bancs. Nous remarquons beaucoup de choses chez eux, mais observons nous les Français et les Toulonnais de la même manière ? Non, nous sommes bien moins curieux et attentifs chez nous.
Il fait si beau et si chaud que nous allons nous promener au Jardin d’été. Nous rencontrons encore et toujours ces mariés qui prennent des poses amusantes et boivent du mousseux n’importe où ! Dans le jardin d’été si frais, si agréable avec ces élégantes statues, nous restons à écouter un jeune qui joue du vibraphone, curieux instrument entre xylophone et orgue… Agréable dans ce décor. Nous nous reposons longuement puis commençons à avoir froid, ce jardin d’été est vraiment frais, très agréable.
Nous rentrons à pied toujous par la Nevsky puis par Gostiny Dvor, nous parcourons des distances incroyables ici. Nous aimons bien ce marché couvert néo classique jaune aux colonnes blanches du début 19 ème. Nous nous installons à l'étage pour boire un coup et regarder en bas la foule toujours aussi animée, c'est un lieu de rendez -vous et il y a beaucoup d'agitation. Nous nous amusons de voir les jeunes gens à la sortie du métro acheter des fleurs et attendre leur fiancée. C'est une coutume incontournable ici. Toutes les jeunes filles se promènent avec une fleur ou un bouquet à la main. Le nombre de fleuristes est impressionnant et il y a toujours de longues queues devant.
Nous prolongeons vers Apraskin Dvor, le quartier très commerçant et populaire – changement brutal après l’Ermitage et le jardin d’été – nous entrons dans quelques boutiques de fringues mais nous n’avons pas le cœur à faire des achats, nous sommes encore sous le charme de la visite. Nous décidons donc de rentrer et prenons le métro à Sennaïa Plochad.
Il est 21 heures, et nous allons manger un petit peu, le soleil est toujours aussi haut et nous sommes toujours aussi déphasés pour les horaires. Aujourd’hui ça fait une semaine que nous sommes en Russie.