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BONS BAISERS DE RUSSIE : retour en Russie après 22 ans
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BONS BAISERS DE RUSSIE : retour en Russie après 22 ans
BONS BAISERS DE RUSSIE : retour en Russie après 22 ans
7 juillet 2004

St Pet : Centre ville et nuits blanches

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Центр и Белые Ночи

Ce  matin il fait beau et chaud, plus de 23 ° C dès le matin. Nous partons avec  Alexis à la caisse centrale acheter nos billets de train pour Moscou. Marina nous conseille cette grande caisse où il n’y a que des ventes de billets pour les départs sur Moscou et où il y aura moins de monde qu’à la gare où c’est le moment des départs en vacances pour le sud et où il y a foule. 

 

amirauté

Dans le trolley je suis coincée contre deux russes au fort accent du sud et je sens mon sac s’ouvrir, le temps que je réalise qu’ils sont en train de me piquer quelque chose, et ils sont déjà descendus à l’arrêt suivant. J’hésite : les suivre ou rester dans le bus ? Trop tard ! Je n’ose pas me lancer à leur trace  et laisser Christian et les enfants seuls. Où se retrouver après ? Je vérifie mon porte monnaie et il a disparu avec l’argent que je viens d’y mettre pour la journée soit 1000 roubles (25 à 30 euros) Heureusement la carte de crédit, les passeports et le reste d’argent se trouvent bien à l’abri dans la petite pochette contre mon ventre. Je n’ai pas aimé me faire avoir comme une débutante alors que je sais qu’il faut faire attention et que  je n’arrêtais pas de le dire aux enfants !

 St Petersbourg ressemble à  l’Italie par son architecture et par ses voleurs ! Enfin ce n’est pas si grave que ça et c’est les voleurs qui vont être déçus car pour une étrangère je ne leur offre pas grand chose. Nous trouvons facilement la KACCA indiquée par Marina et j’achète les billets sans aucune difficulté. Facile de se faire comprendre. Après un rapide coup d'œil à St Isaac et à l'Amirauté, nous partons à pied en longeant les canaux Griboïedov et Moïka. Alexis nous dit que la nuit c’est un endroit mal famé. J’imagine dans ce lieu les héros des bouquins de Dostoievsky…

IMG_6123Nous faisons un crochet par la place des Décembristes et je raconte l’histoire de ces courageux mais inconscients officiers révoltés qui réclamaient l’abolition du servage et ont passé leur vie en Sibérie.  Je me rappelle certains passages de la Lumière des Justes de Henri Troya.

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Nous admirons la statue équestre de Pierre le Grand réalisé par le sculpteur français Falconet et son élève amoureuse de lui qui a reproduit la tête du sculpteur au lieu de celle de Pierre le Grand.  Nous lisons quelques vers du très beau poème de Pouchkine "Le cavalier d'airain" hommage à Pierre Le Grand et véritable déclaration d'amour à St Petersbourg :

"Cent années ont passé. La ville juvénile, merveilleux ornement des pays de Minuit, née des sombres forêts et des marais fangeux, se dresse, fière, fastueuse." ..."Je t'aime, ville, oeuvre de Pierre, j'aime ta sévère harmonie, le cours majestueux du fleuve, le granit qui revêt ses rives, l'entrelacs des grilles de fonte, la claire pénombre sans lune de ces nuits porteuses de rêves où, sans allumer ma lampe, dans ma chambre je lis, j'écris, où je vois clairement les masses endormies des rues vides et, scintillant là-haut la flèche d'or sommant l'Amirauté; où, sans laisser l'ombre nocturne s'attarder sur les cieux dorés, uncrépuscule chasse l'autre, laissant moins d'une heure à la nuit. J'aime de tes âpres hivers le grand gel dans l'air immobile et la course en traîneaux sur l'immense Néva et le rose éclatant au visage des filles et le bruit et l'éclat et la rumeur des bals et, régal des soupers de garçons, la mousse écumant dans les coupes et le punch aux flammèches bleues."

IMG_6338Nous assistons à de nouvelles séances photos de mariage devant ce monument, éun des plus photographiés de la ville.

Les mariés et leurs dauphines (dixit Sonia, en fait ce sont les témoins avec écharpe sur la poitrine) se photographient devant les principaux monuments de la ville et boivent un coup de mousseux dans des gobelets en plastique avec tous leurs invités. Ils déplacent de monuments en monuments dans de grandes limousines. Ces coutumes nous amusent et nous ne serons pas surpris de voir cette scène reprise dans "les poupées russes" de Klapisch

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Nous longeons les quais des Anglais, apercevons sur la rive opposée Kunstkamera et l'université, puis plus loin le beau palais Menchikov jaune vif. La vue est sublime. Puis nous passons devant le palais des mariages, avec les longues limousines blanches ou noires. 

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 Nous poursuivons en direction du théatre Marinski, et rêvons d'aller voir des ballets russes mais tout est complet, nous aurons l' occasion deux ans plutard d'assister au lac des cygnes, un moment vraiment magique ! L'intérieur est très impressionant, une très belle salle.

C'est un sacré monument, encore du vert, il faut oser toutes ces façades imposantes vertes aux rayures blanches !

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Marinsky 

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Voici la divine Maya Plisetskaya dans le cygne

Et le pas de quatre



Nous sommes attirés par les coupoles au loin de l’église St Nicolas des Marins, bleue et blanche. Elle est très fine, très élégante au bord du canal, mais malheureusement l’intérieur est en réfection. Nous achetons une icône miniature de la trinité pour mette dans le «bel angle» de la maison selon la tradition russe ou pour pouvoir porter le 3ème ou le 4ème toast à la vodka lors de nos soirées russes selon la coutume que j’ai connu il y a 20 ans à l’époque communiste : le premier toast se portait aux invités. Le deuxième se sont les invités qui le levaient en l’honneur des maîtres de maison. On buvait le troisième à la trinité en cachette en trinquant officiellement à la troïka (président du parti communiste, du soviet suprême et du gouvernement) à l’époque soviétique.

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Le quatrième était  consacré aux quatre coins de la maison c’est à dire sous-entendu au "bel angle" avec les icônes et le cinquième aux cinq doigts de la main. A partir du sixième toast il était possible de dire ce que l’on voulait. Les russes même du KGB ne s’en seraient pas rappelé !

Le mot  Troïtsa m’est revenu tout seul en achetant l’icône or je ne l’emploie jamais. Comme quoi en situation tout est différent.

 

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Alexis nous laisse, il rentre manger chez lui, il n’a pas d’argent et n’ose pas s’imposer au restaurant avec nous. Nous acceptons, nous ne voulons pas le mette mal à l’aise et sa maman ne tient pas trop à ce qu’il passe ses journées avec nous, elle a peut être peur qu’il nous dérange ou qu’il prenne des goûts de luxe qu’elle ne pourra pas lui offrir.  

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Nous longeons les quais du canal Griboiedov  magnifiquement ornés de granit rose et de grilles en fer forgé. Nous trouvons un café dans une rue en travaux loin du centre et des zones touristiques. Ce café est le plus couleur locale que nous ayons trouvé. Je me trompe dans la commande et Sonia et Laura se retrouvent avec des raviolis aux cerises (vichnie) cuites et chaudes au lieu des raviolis au jambon (vichina).

IMG_6340Voilà les problèmes de langue ! Comme Sonia n’aime pas je recommande des raviolis classiques, Laura n’aime pas non plus mais se force, fidèle à son habitude de ne pas se plaindre et de me faire plaisir. Je l’aide à terminer et c’est vraiment spécial ce goût acide et sucré salé.

Christian lui s’est régalé avec une viande en sauce très parfumée et des légumes. Nous complèterons ce repas un peu spécial pour les enfants en achetant dans un magasin où l’on trouve boissons, pain et sucrerie, une tablette de chocolat  au lait. Dans ces magasins il y a un système très complexe de plusieurs caisses et plusieurs queues. Il faut d’abord payer à la caisse qui va bien puis venir chercher son article au comptoir…

 

Nous rentrons par la place Sennaïa où grouille toute une faune russe près des kiosques où l’on trouve absolument de tout (de la bière, des légumes, des clopes, du pain, des laitages frais) tout ça dans le même kiosque, du kvass (nous nous arrêtons SIMG0947en boire un verre depuis que j’en parle à Christian il faut lui faire connaître cette horrible boisson à base de pain fermenté), des pirojki (gâteau à la viande) nous en goûtons un et décidons d’en acheter pour le repas du soir…

Cette place est vraiment très animée. Il y règne une ambiance orientale. Et dire que Marina me disait qu’il n’y avait rien à faire dans ce quartier (prostituées et voleurs). Elle semble avoir peur de ces quartiers cosmopolites et populaires. Nous ne ressentons pourtant aucun danger, nous ne sommes pas embêtés et ne voyons rien de bien terrible.

 

SIMG0949 Marina et sa maman s’enferment à triple tour chez elles, avec deux portes, dont une blindée en fer. Je n’ai pas osé leur demander ce qu’elles craignent. Marina m’a dit que c’est sa maman qui a peur lorsqu’elle est seule à la maison depuis que des bandes d'extrémistes ont sevi pour les voler ...

 Nous rentrons en métro car la rue Marata est vraiment trop loin. La station Vladimirskaïa et Dostoievskaïa  sont en fait une seule et même station, elle porte deux noms différents en fonction de la ligne, ça surprend Christian et les enfants, mais je suis sûre de ne pas me tromper ni de me perdre. Ils ne me croient qu’à moitié et sont un peu sceptiques, peut être qu’après le coup des raviolis aux cerises ma crédibilité en russe en a pris un coup.  Nous nous arrêtons au marché couvert très folklo, coloré et vivant (Kouznietsky rinok) et achetons de quoi terminer le repas du soir. Christian fait quelques photos des étalages de concombres, de miel, fruits et légumes. Nous achetons quelques fraises des bois à une vielle babouchka qui vend dans la rue la production de son jardin à la datcha.

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Nous rentrons de bonne heure nous reposer (nous sommes trois à avoir mal au ventre et Maxime a mal à la tête, peut être les cerises non lavées ou le repas de midi !) et terminer d’écrire les cartes postales.

Le soir c’est un peu n’importe quoi à table comme ça nous arrive parfois, je brûle le repas, Sonia se renverse le thé dessus, Maxime et Laura sont pris de fou rires. Nous sommes hyper excités…

Nous ressortons vers 11 h 30 pour aller voir les ponts se lever. Nous avons pris un bus, certainement le dernier et il était plein de monde ainsi que la Nevsky comme en plein jour. Les magasins sont encore ouverts, quelle animation ! On dirait que St Pet ne s’arrête jamais, qu’il y a toujours quelqu’un dehors en mouvement, une activité qui fonctionne nuit et jour. Les russes mangent, boivent, travaillent à toute heure sans s’arrêter.

Nous avons traîné longuement avant l’ouverture du pont du palais dans le quartier de la place des Décembristes, le long des quais, devant la place du palais. Ambiance extraordinaire par cette si douce clarté des nuits blanches en ces lieux magiques tellement chargés d’histoire. L’histoire de la Russie et des tsars se ressent en ces lieux.pont5

 Quelques jeunes s’osent à des animations de rue, guitare, chants, tam tam, danse avec feux mais rien à voir avec ce que nous avons connu à Paris ou même Sarlat. C’est encore très timide. Et les jeunes sont encore presque des enfants, tout juste des ados.

 Une jeune femme russe s’enregistrait avec un karaoké, elle avait une belle voix  mais les chansons étaient vraiment à l’eau de rose. Elle devait aimer ça car elle a payé assez cher pour pouvoir chanter. Il semblait que c’est son fiancé qui lui a offert.  Les jeunes femmes russes se font payer des tas de choses par leur compagnon, un peu à l’ancienne. ça a surpris Sonia. Avec Christian ils disaient que le mec russe doit débourser un maximum de fric avant d’avoir le droit de conclure…Deux espèces de motards avec des bandeaux sur la tête et des vêtements en cuir se faisaient prendre en photo avec des filles mais ils ne ressemblaient à rien, enfin pour ici c’est peut être nouveau et révolutionnaire. St Pet by night !

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Nous avons acheté à boire, bière, eau non gazeuse ( без газа ! ) et coca en bouteille et nous nous sommes promenés comme les russes avec nos bouteilles à la main et les avons laissées comme eux sur place faute de poubelle. Ça fera un heureux. Les SDF se promènent avec des grands sacs et ramassent les bouteilles sûrement consignées pour trois kopecks.

Les  ponts se sont levés et ouverts et jusqu’au dernier moment des voitures essayaient de passer de l'autre côté, ça doit être un jeu.

La Néva, les monuments, les ponts ouverts, la lumière du jour, le passage des longues péniches, toutes ces images très simples,  sont en fait un véritable spectacle et cette ambiance très particulière restera gravée dans nos mémoires ! Nous avons un peu prolongé la promenade le long des quais, le champ de Mars, un coup d'œil à St  Sauveur sous cette lumière si particulière et puis nous sommes rentrés à pied, une longue promenade d’une heure au crépuscule. Nous avons vu la lumière du jour se lever très nettement à l’est, l’ouest restait plus sombre. Sonia ne voulait pas rentrer, elle serait bien restée toute la nuit dehors !

 

Une fois rentrés, nous n’avons pas tardé à nous endormir, encore une journée et soirée bien remplies, une nuit blanche  !

 

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